Triangle-de-karpmanLe triangle infernal

Tout “allait” bien jusque-là, quand en 1968 débarque un certain Stephen Karpman qui est un  psychologue américain spécialisé en analyse transactionnelle, élève d’Eric Berne.

Prolongateur de son oeuvre, il a su synthétiser et modéliser la plupart des “jeux” identifiés par son maître dans son fameux “Triangle dramatique” ou triangle infernal.

C’est quoi ?

Eh bien, dans les “jeux” auxquels nous “participons”, nous allons occuper plus ou moins spontanément une des trois pointes du triangle.

Notons que deux personnes suffisent pour constituer un triangle, comment ?
Un évènement fera office de troisième et d’élément déclencheur.

Rôles

Persécuteur : il s’agit du rôle de l’agresseur, de l’attaquant. Le persécuteur peut être une personne, un événement, une situation (deuil, rupture amoureuse, licenciement…)

Victime : il s’agit du rôle de la personne qui subit l’agression du persécuteur. Paradoxalement, ce rôle est le plus recherché, car c’est celui qui apporte le plus de gratifications, de bénéfices secondaires, de reconnaissance

Sauveur : il s’agit du rôle du protecteur, du chevalier blanc. A première vue, ce rôle est perçu comme positif alors qu’il contribue souvent à renforcer la dynamique du triangle infernal, car on persiste à donner bien que l’aide apportée soit sans effets.

Indifférent : ce rôle n’est pas décrit par Karpman mais il existe et est une forme de protection sans en comprendre le sens.

Observateur : ce rôle n’est pas décrit par Karpan mais il existe et est celui qui  permet à une personne de quitter le triangle dramatique.

Nous entrons dans le triangle par “notre” rôle préférentiel, le plus souvent celui de la victime ou du sauveteur, car nous avons appris, dès notre plus jeune âge, à faire plaisir, à nous soumettre à l’autorité, à rendre service…les fameuses “petites voix”, le bon Samaritain !

Nous entrons plus rarement dans la position du persécuteur.

Souvent, le rôle du persécuteur est pris par toute personne intérieurement peu sûre d’elle ou sur la défensive, sentant sa position menacée et qui “attaque” préventivement, car qui est le plus stressé ?

Le maître ou l’esclave ?

Mais l’aspect infernal, diabolique, du triangle se fait sentir quand nous glissons d’un rôle à l’autre.

Comment ?

Par exemple, quand le sauveteur, lassé par les demandes d’une victime, se transforme en persécuteur :

– “T’es vraiment trop nul, tu comprends rien” ; “Après tout ce que j’ai fait pour toi…”.
–  La victime elle-même, se sentant en dette vis-à-vis du sauveteur, peut se transformer en persécuteur .
– Et on refait un “cycle”…

Pas simple, on peut en convenir.

Peut-on sortir du triangle de la mort qui tue ?

Oui (lire les autres articles)

En revanche, pour les sauveteurs patentés ou en puissance, voici quelques trucs bien utiles :
Mais a-t- on réellement demandé de l’aide ? Ne rentrez-vous pas dans le jeu “Laisse faire, j’vais te faire voir ” ?
La personne aidée est-elle en mesure de se prendre en charge après le “coup de pouce” ou comme d’habitude va-t-elle me refiler le singe ?
Même implicite, existe-il une contrepartie que la “victime” vous donnera en retour ?
L’étendue et la durée de mes engagements sont-elles clairement définies avant de commencer ?
Enfin, mon aide fera-t-elle gagner en autonomie la personne que j’aide ?

“Ne donne pas du poisson à celui qui a faim, apprends-lui à pêcher” ou dit autrement “Live and let die”.